Le crowdlending français hésite malgré une croissance de 160% en 2016

Alors que les Trophées du Crowdlending se dérouleront le 23 février à Paris à la Maison de l'Épargne, le secteur ne se développe pas aussi vite qu'attendu.

Qui sera élue "meilleure plateforme de prêt des particuliers aux entreprises" ?

Le crowdlending est une alternative aux banques pour les entreprises ayant besoin de financer des investissements. Curieusement, comme le révèle Le Revenu, cette option, bien qu'en forte croissance, n'a pas atteint en France le succès qu'elle a connu outre-Manche du fait d'une bonne délivrabilité du crédit par les établissements bancaires classiques, malgré le pessimiste discours ambiant à ce sujet.

De ce fait les institutionnels hésitent à franchir le pas et sont encore loin d'allouer les crédits qu'ils pourraient potentiellement dévoués à ce type de prêt. Les particuliers sont quant à eux infidèles en étant inscrits en moyenne sur 3 plateformes. Il n'existe cependant pas de chiffre sur le nombre de prêteurs actifs, empêchant toute comparaison par ce biais.

Si les particuliers sont échaudés c'est surtout par la complexité du calcul du revenu net final en cas de succès de l'opération. Les plateformes devraient sur ce point revoir leur politique pour simplifier les choses, à l'image d'Investbook qui a tout récemment supprimé une partie de ses frais dans ce but. Afficher des taux de rendement de 7 à 8% pour attirer le chaland n'est pas très malin quand on sait qu'au final les taux de rendements sont plus proches de 3 à 4%.

Qu'on se rassure, la complémentarité qu'offre les plateformes de prêt en ligne a permi en 2016 de financer 651 projets, un chiffre en augmentation de 160% par rapport à 2015. Décembre 2016 a même vu un record en ce qui concerne les millions investis via les plateformes de prêt.

Du fait de ce mélange paradoxal d'excitation et frilosité du secteur, une concentration va continuer à s'opérer. On a déjà vu l'an dernier Lendix racheter Finsquare, ce type d'opération devrait s'accéeler en 2017 où tous les acteurs ont en tête le fait que sur Internet, le plus fort parviendra à truster le marché, les autres étant forcés à se spécialiser pour occuper des niches.

L'invité des Echos du 20 février 2017, Fabrice Dumonteil, président d'Eiffel Investment Group (société qui parraine par ailleurs les Trophées du 23 février organisés par crowdlending.fr), explique bien cette tendance. Selon lui l'époque actuelle que traverse le crowlending en France est synonyme de conquête de l'Ouest : la bataille ne fait donc que commencer !

• À lire sur le même sujet aujourd'hui dans Sud-Ouest : Le prêt participatif booste les énergies renouvelables en Nouvelle-Aquitaine au sujet des succès de Lendosphere.